
Les mots ne sont pas neutres et ont des biais idéologiques. C’est une bataille qui n’est pas nouvelle (lire l’article du Courrier international de décembre 2016 : Égalité des sexes. Ces biais inconscients qui nous font préférer les hommes au pouvoir) mais qui reste toujours d’actualité, d’autant plus un 8 mars ! Aujourd’hui encore, si l’on vous dit ingénieur(e), vous pensez homme. Et aujourd’hui encore, si je tape ingénieur sur Google, je n’ai que des images d’hommes. Et en tapant ingénieure (mot qui n’existe pas dans le dictionnaire de l’Académie Française), j’ai toujours des images d’hommes. Il faut donc rechercher femme ingénieur pour obtenir un résultat 100 % féminin.
Certes, l’Académie Française a adopté dans sa séance du jeudi 28 février 2019, le rapport sur la féminisation des noms de métiers et de fonctions. Sans omettre d’expliquer l’adoption tardive de ce rapport par cette mention : Si, dans un premier temps, des femmes se sont accommodées des appellations masculines, c’est parce qu’elles avaient à cœur de marquer, dans la dénomination de leur métier, l’égalité de compétence et de mérite avec les hommes qui avait permis ce qu’elles regardaient comme une conquête ; ce constat est de moins en moins vrai, les nouvelles générations donnant souvent la préférence aux appellations qui font droit à la différence. Vraiment ?
L’Immortel Michel Serres dénonce dans son article La bataille idéologique la notion du masculin qui l’emporte sur le féminin dans certains cas : Dans « emporter sur », se montre ou se cache une question de hauteur sociale, que l’on pourrait appeler l’imperium. Ici, les féministes ont raison de se battre et je me range à leur côté. Hélas, l’on dit la secrétaire, quand on désigne un poste subalterne ; mais si une femme porte le titre de secrétaire général, on dit le. C’est une décision machiste scandaleuse. La bataille est bien sur le biais idéologique et non sur le droit à la différence.
ElaN Languages est une société belge qui propose des solutions linguistiques (traductions, formation, interprétariat). La société lance aujourd’hui « The unbias button » dans son service de traduction en ligne. Un service qui propose de traduire « policeman » par « police officer » mais aussi « midwife » par « birth assistant ». Let’s breake the bias together!
Agence : JWT, Amsterdam, Netherlands
Notons également que ElaN Languages n’est pas à son premier coup publicitaire puisqu’en 2015, la société avait publié la vidéo Taste the translation en comparant une recette japonaise réalisée à partir d’une traduction Elan et d’une traduction Google. La preuve en dégustation !