L’année 2015 est placée sous le signe des partenariats entre les fastfood et les livres pour enfants.
Depuis le mois de janvier, 1 600 restaurants de la chaîne Mac Donald’s proposent des livres aux enfants dans la chaîne menu Happy Meal, en partenariat avec Hachette Jeunesse.
Alexandre Jardin et Hervé le Goff, illustrateur, ont souhaité participer à l’opération en revisitant des contes classiques tels que le Petit Chaperon rouge, le Petit Poucet, Boucle d’or et le Chat botté.
Avec Alexandre Jardin comme porte-parole et une mission proclamée « redonner le goût de la lecture aux enfants », l’opération s’affiche davantage comme une opération d’utilité publique qu’une opération commerciale.
Une opération qui n’est pas une nouveauté. L’enseigne était en partenariat avec Nathan en 2013-2014.
Des opérations qui ne sont en fait que des déclinaisons d’opérations existantes : en partenariat avec Harper Collins au Canada, avec DK/Penguin aux Etats-Unis ou encore avec Kobo en Angleterre.
Nul doute que cette opération redore le blason de la marque Mac Donald’s auprès des familles qui doutent de l’apport éducatif d’un déjeuner avec les enfants chez Mc Do. Qu’en est-il de l’image d’Hachette Jeunesse et de l’impact sur les ventes de la marque ?
Lire le communiqué de presse de Mc Donald’s, ici.
Et n’oublions pas que l’enfant doit choisir entre le livre et un jouet. Malheureusement, Mc Donald’s ne communique pas sur les chiffres de livres demandés mais n’hésite pas à se proclamer « le plus grand distributeur de livres » lors des mises en avant promotionnelles.
En septembre 2015, c’était au tour de Quick de s’afficher comme une enseigne éducative, avec Bayard Jeunesse. Mais cette fois-ci, ce ne sont pas des livres qui sont proposés mais des magazines : Pomme d’Api, Les Belles Histoires, Mes premiers J’aime lire et Youpi offerts dans la Magic Box ou encore Astrapi, Okapi, J’aime lire et Images Doc dans le Menu Top.
Là encore, Quick affiche dans son communiqué de presse, sa volonté « d’offrir aux familles des offres dépassant le simple divertissement en leur donnant la possibilité de partager des moments conviviaux tous ensemble, en restaurant et à la maison, tout en accompagnant au mieux les enfants dans l’éveil de leur imaginaire ». Et l’on comprend parfaitement l’intérêt commercial pour Bayard presse qui fonctionne majoritairement par abonnement ! Pour soutenir cette opération, une campagne presse, TV et digitale a été déployée.
Un film TV destiné aux enfants :
Des vidéos diffusés sur internet « réservées aux parents » :
Sans oublier les grands-parents : grâce au partenariat Bayard Publicité, un dispositif a également été déployé dans les supports presse et digital de la marque Notre Temps.
Des initiatives intéressantes qui remettent en avant « l’enfant et la lecture » mais on sait tous que le décrochage des jeunes lecteurs intervient au moment de l’adolescence. Or, on se doute qu’un adolescent se sentira bien ridicule s’il commande un Happy Meal !
Terminons par une note optimiste de Médiapart sur le sujet : « Gageons que s’il se distribue autant de livres que de hamburgers en France, des générations de lecteurs seront sauvées. »